Vous avez participé à une université d’été. Quel(s) souvenir(s) en gardez-vous ?
J’en garde un souvenir très amical. J’avais beaucoup aimé. J’y suis allée deux fois, probablement deux années de suite. On a eu des réflexions approfondies. Il y a eu une veillée de prière qui nous a vraiment mis en marche. Je me suis sentie accueillie par le groupe, Robert Migliorini (NDLR : religieux assomptionniste et journaliste) et toute l’équipe. Il faut aussi dire que le lieu, Valpré, se prête bien à cette rencontre.
C’est un moment intergénérationnel. Je me rappelle particulièrement d’une veillée. On nous avait invité à quitter nos chaussures afin de sentir le chemin. Pieds nus et au clair de lune, les personnes âgées avaient peur dans le noir mais les enfants s’amusaient comme des fous.
Cet été, la thématique retenue est le dialogue. Qu’en pensez-vous ?
C’est un mot très à la mode et très beau mais on ne le voit pas vraiment. Il n’y a pas de dialogue sans débat d’idées. Exemple : le mariage pour tous. Je veux dire ma position, il faut que l’autre écoute aussi. Il faut trouver un consensus et non pas prendre part à un dialogue de salon (qui consiste à éviter un sujet).
Pour moi qui suis d’origine asiatique, quand on parle de dialogue entre religions, il faut aussi élargir au dialogue entre culture. Car pour nous, en Asie, la religion et la culture ne sont pas deux choses qui sont complètement coupées. On est loin de la pensée dualiste européenne. Pour nous, il y a toujours des interactions entre la religion et la culture. Par exemple, on ne peut pas comprendre ma culture du Cambodge sans connaître le bouddhisme. De même, je n’arrive pas vraiment à comprendre les grands auteurs français sans connaître un peu le christianisme. Je pense que la religion et la culture sont en interaction très étroite.
D’après vous, quelles thématiques serait-il intéressant de retenir pour de prochaines universités ?
Il est urgent de repenser l’humain véritable. C’est plus que des valeurs, c’est davantage dans le sens de l’être humain.
Propos recueillis par Aurélien Tournier