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Regards sur 20 ans de l’UEA: l’Homme et Dieu (2/5)

De 1993 à 2013, sur 20 ans se seront déroulées 10 universités d’été assomptionnistes. Une évocation et un bilan des neuf premières sont faits à travers leurs thématiques, leur pédagogie, leurs intervenants…

Un bilan des thématiques

Tout de suite ont été abordées les grandes thématiques qui ont constitué, de manière plus ou moins explicite, la trame de pratiquement toutes les UEA : l’Homme, Dieu, l’Autre, la rencontre de l’Autre, la rencontre de Dieu, le dialogue entre les hommes, le dialogue entre Dieu et l’Homme.

Pendant 20 ans les universités se sont efforcées d’éclairer et d’approfondir ces réalités. Les questions de l’homme, de Dieu et de l’autre et de leurs relations, sont permanentes ; elles font à chaque fois l’objet d’un thème précis, plus ou moins en lien avec l’actualité, et qui donnent lieu à de multiples approches et à différents regards complémentaires.

L’Homme et les hommes

Comment l’homme (et le chrétien) dans toutes ses dimensions peut-il trouver sa place dans la ville ? Et y prier ? Quels types d’hommes la ville permet-elle de construire ? (1993) Que deviennent les hommes et les femmes (croyants) de l’Europe de l’Est après la chute du mur ? (1994). Quel est aujourd’hui l’homme africain, comment vit-il et exprime-t-il sa relation à Dieu ? (1998). A la découverte des sagesses humaines, chrétiennes, africaines et asiatiques, qui sont aussi des chemins de Dieu ! Comment des Asiatiques comprennent-ils la place de l’homme dans le monde, leurs relations aux autres hommes, et à l’au-delà ? (2003).

En 2006, l’UEA affronte directement la question de l’homme et se propose de donner des repères pour un monde plus humain. Au terme de cette session, Benoît Grière, alors provincial assomptionniste, écrit sur son blog :« Je viens de passer quatre jours à Valpré, notre communauté située à Ecully à proximité de Lyon, où se tenait l’Université d’été de l’Assomption. Cette année, le thème était ’Raconte-moi l’homme’. J’ai été ravi par la qualité des interventions, des conférences, forums et autres ateliers… Le sujet était difficile car il s’agissait de dégager les enjeux de l’évolution actuelle dans les sciences et les techniques et leur répercussion sur l’humain. Sommes-nous en train de constituer une nouvelle espèce ? Y a-t-il une révolution anthropologique comparable à celle qu’a vécue l’astronomie avec Galilée quand la terre découvrit qu’elle n’était pas au centre de l’univers, et qui placerait l’homme comme un simple ’vivant’ parmi d’autres vivants ?

Nous pouvons avoir des craintes devant le progrès des technologies, les manipulations génétiques, la dégradation de l’environnement, mais je reviens aussi avec des motifs d’espérance. D’abord, les chrétiens ne sont pas indifférents à ces questions… Les chrétiens savent qu’ils doivent s’engager dans le débat public au nom de leur foi en Dieu et de leur foi en l’homme. Mais, j’ai trouvé un autre motif d’espérance : les chercheurs, les scientifiques qui ont participé à notre réflexion n’étaient pas tous des croyants convaincus, mais la qualité de leurs interrogations et leur volonté de voir plus clair pour discerner ce qui est bon pour l’humanité, mais beaucoup rassuré. Nous devons dialoguer avec eux »

Après avoir raconté l’Homme et essayé de donner des repères pour un monde plus humain,l’UEA ose s’aventurer aux « frontières de l’humain », dans l’univers des neurosciences (2008), un univers scientifique d’ordinaire peu familier à l’UEA. « Les chrétiens seraient à côté du monde s’ils ne tentaient pas de comprendre ce qui est en train de se jouer pour l’homme », déclare Françoise, professeur d’histoire à la retraite.

Trois UEA de suite mettent l’homme au cœur de leur réflexion : « Raconte-moi l’Homme » (2006),« Aux frontières de l’humain » (2008), la Méditerranée « mère d’humanité » (2010).

Jésus homme et Dieu

La 3e université (en 1996, à Nîmes) se penche sur la personne de Jésus, homme et Dieu : Jésus face à l’histoire, Jésus dans la diversité des cultures (B.Chenu), « écrire sur Jésus »,« parler de Jésus » (F. Boyer), Jésus sous le regard de Kierkegaard, sous le regard du psy, au cinéma, face à Bouddha, dans l’actualité, dans le roman contemporain, selon Augustin…

La rencontre ne propose pas une unique porte d’accès, ne répète pas une doctrine ou un credo, mais essaye d’analyser le phénomène « Jésus » à la mode dans l’opinion publique et dans l’édition. Elle offre un certain nombre d’entrées pour mieux comprendre le phénomène et mieux l’analyser.Les approches sont pluridisciplinaires.« Pour nombre de nos contemporains, indique Bertrand Révillion, Jésus n’est qu’un sage, un maître parmi d’autres, certainement pas “le fils de Dieu”. Parmi les catholiques eux-mêmes, la question n’est pas tranchée ». Demeure la question de Jésus à ses disciples : « Et pour vous qui suis-je ? »

Autant de perspectives complémentaires et de regards croisés sur la personne de Jésus, homme et Dieu, livrés aux croyants et aux chercheurs de Dieu !

Dieu 

« Dieu à la page », annonce l’université de 2001, entièrement organisée autour de la « Bible, Parole de Dieu ». Elle offre des clefs pour comprendre la Bible, et organise une grande fête des Écritures, puis invite les participants à s’interroger sur « la Bible et nous ». Comme la plupart du temps dans ces rencontres, l’université ne se limite pas à une seule et unique voix et à une seule interprétation mais propose plusieurs lectures (juive, Augustin, Luther, les Pères…), des lectures croyantes et des lectures savantes et aussi quelques expériences de lecture de la Bible comme pratique libératrice, dans les communautés de base en Amérique latine, auprès des Intouchables en Inde, par les malades, les prisonniers, par les noirs américains !

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La nuit de la Bible (UEA 2001)

Au cours de plusieurs autres universités, la question de Dieu revient à l’ordre du jour. Dans le cadre de l’étude et de la présentation des autres religions, confessions ou spiritualités (asiatiques, africaines, orientales, musulmanes, juives) !

Même lorsqu’il s’agit de Dieu, l’Homme n’est pas loin !

La rencontre de l’autre dans sa différence.

« La sagesse chrétienne est une sagesse pour l’autre » (2004)

Après l’Europe de l’Est en 1995, l’université part trois ans plus tard en 1998 à la rencontre de l’Afrique que tout le monde croit connaître ; en fait beaucoup sont encombrés d’images et de préjugés, et peu la connaissent réellement. L’Afrique en effet est un continent en pleine fermentation (événements du Rwanda en 1994, du Congo en 1998) !

Les participants ont pris le temps de l’écoute et de la rencontre (témoignages d’Africains, d’universitaires et de missionnaires), pour mieux connaître et comprendre de l’intérieur quelques réalités africaines, (démographiques, religieuses, ecclésiales, culturelles) et repérer les défis et les espoirs du continent.

La recherche et la rencontre de Dieu, « l’Autre » par excellence :

Pour les chrétiens, la recherche et la rencontre de Dieu se font d’abord dans la bible, lue, méditée, étudiée, célébrée. C’est pourquoi, plusieurs sessions ont été entièrement consacrées à la Parole de Dieu : 1996, 2001. Par ailleurs, lorsqu’elle n’en est pas le thème principal, le programme propose presque toujours un regard inspiré de la Bible ou une confrontation avec la Bible. « Il y a 36 façons de lire la Bible » (2004), «  L’homme en quête du ciel et des chemins de Dieu » (2004), « La Bible, Livre de vie » (2004), « Relectures de la Genèse et de l’Apocalypse à la lumière des sciences d’aujourd’hui » (2008), etc…

Ce n’est pas un hasard si parmi les intervenants on compte un grand d’exégètes et de théologiens.

Dans cette optique, l’UEA se préoccupe d’ouvrir aussi à d’autres spiritualité sorientales et orthodoxes (1994), aux traditions et aux religions traditionnelles d’Afrique (1998), présente la vie et la recherche d’autres croyants et communautés de chrétiens (africains, 1998), en approfondissant la Bible, parole de Dieu, et en montrant comme elle peut être libératrice (2001). L’UEA informe sur les recherches et les spiritualités sous d’autres cieux. Et confronte nos quêtes de Dieu, à d’autres recherches (asiatiques) pour la plupart inconnues des participants (2003).

Cette recherche n’est pas seulement théorique, elle fait partie de l’expérience des croyants. C’est pourquoi, des temps spirituels le matin et le soir (parfois la messe), des témoignages de spirituels, des expressions d’artistes (chants, musique, poésie, théâtre, soirée musicale, veillée littéraire, rencontres avec des comédiens) accompagnent les progressions de chaque UEA.

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