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Michel Kubler: « Dialoguer, disent-ils… »

Qui n’a pas envie de dialoguer ? Le mot est désormais à toutes les sauces. À l’échelle de toute la planète : entre les cultures, entre les religions ou encore entre les civilisations. Et dans nos existences quotidiennes : entre les générations, les quartiers, pour ne pas aller jusqu’au voisin de palier. Tout le monde s’en revendique. Mais qui, véritablement, le pratique ? Le dialogue n’est-il pas devenu un mot fourre-tout, un idéal impossible, un joli vœu pieux ?

Dans un monde où les peurs l’emportent sur la confiance, au sein d’une société individualiste, comme entre des églises qui se calfeutrent dans leurs identités renforcées, le dialogue est plus nécessaire que jamais. Sous peine, comme savait le dire le théologien et journaliste assomptionniste Bruno Chenu, grand artisan de dialogue dont nous nous inspirerons au 10e anniversaire de sa mort, de passer au « tout à l’égo ».

Quatre jours durant, à la fin de l’été prochain, nous prendrons le temps et les moyens d’y voir clair sur cette donnée essentielle de notre humanité. Être homme, en effet, c’est dialoguer : avec soi-même, avec autrui, avec le monde, avec Dieu, selon une formidable trouvaille du pape Paul VI il y a près de 50 ans, l’église se fait avec le monde et avec l’homme. Être chrétien, c’est se risquer à la parole de l’autre, voire de cet Autre, qui – divine surprise ! – me révèlera à moi-même. Être église, enfin, c’est renoncer à se suffire à soi-même, mais faire advenir le Royaume de Dieu en annonçant et en pratiquant l’évangile de la rencontre. Vivre, croire, c’est dialoguer.

Père Michel Kubler (Bucarest)
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