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La musique comme voie de dialogue

Chaque jour, Philippe Glatigny propose une pause musicale en début d’après-midi aux participants de l’Université d’été de l’Assomption.

 

Sous les grands chênes du jardin du domaine de Val Pré, Philippe Glatigny agite ses mains sur un piano électrique. Une pipe en bois à la bouche, les yeux fermés, ce professeur de musique dans les collèges et membre de groupes de gospel propose tout au long de l’Université d’été des pauses musicales.

« Parfois, la musique est un monologue, explique-t-il. Pourtant, la musique est destinée à être produite devant des personnes. C’est alors un dialogue virtuel qui s’ouvre entre l’interprète et le public. On joue pour faire réagir les autres. »

« Je suis aussi organiste, ajoute-t-il. En accompagnant les chants lors des célébrations, j’essaie de glisser des harmonies cachées. Même si une seule personne les saisit, cela vaut la peine, cela pose justement un dialogue sans mot, entre moi et les autres participants de la messe. »

Le musicien aveugle anime aussi avec Jean-Loup et Marie-Odile Manson un atelier les après-midi portant sur le gospel, durant lequel les deux intervenants proposent des chants « de dialogue » : c’est-à-dire des compositions musicales impliquant des échanges entre les chanteurs à l’image de Oh happy day ou encore Let my peuple go.

« Quand on est dans le rôle d’un enseignant, un contact s’établit avec le public auquel on veut apprendre une musique, confie-t-il. Même si ce public est censé reproduire, il y a dans l’interprétation de nombreuses voies de dialogue. » Il faut entendre comment l’original est chanté, pourquoi, comment dire les paroles, quels choix faire pour adapter la musique aux personnes qui la chantent…

« On dit aussi beaucoup de choses grâce à la musique, continue Philippe Glatigny. Les grands compositeurs nous ont légués des œuvres et ont dit à travers leurs notes ce qu’ils n’auraient pas pu dire ailleurs. En jouant de la musique, on peut nous aussi exprimer mieux ses sentiments qu’on ne pourrait le dire avec les mots. »

Sophie Lebrun

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