la-petite-bibliotheque-spirituelle-de-christophe-andre

La petite bibliothèque spirituelle de Christophe André

Le docteur Christophe André est un familier de l’âme humaine. Dans son dernier livre, La vie intérieure, paru chez L’Iconoclaste, celui qui est psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne affirme que la lecture augmente les capacités d’empathie et de compréhension d’autrui.

La lecture pour vous, c’est…

Une sorte de nourriture aussi indispensable à mon cerveau que celle que je donne à mon estomac.

Le dernier livre qui vous a ému ?

J’aime le mélange désynchronisé de l’image et du texte dans Blessures, le sixième volume du Manifeste incertain de Frédéric Pajak. Je l’ai lu très lentement, pour le savourer et regarder les images.

Le premier livre que vous avez lu ?

Je me souviens avoir lu, au collège, les Mémoires d’outre-tombe en me disant pour la première fois de ma vie : « Tu es en train de lire un livre de grand. »

Le livre fétiche que vous ne prêterez jamais ?

Je ne prête jamais mon Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville, un ouvrage de travail que j’ai fait relier et dans lequel je vais chercher clarté et précision conceptuelle.

Un passage biblique qui vous taraude ?

Le livre de l’Ecclésiaste, car il fait entendre un mélange de ruminations dépressives et jubilatoires tellement familières !

Une lecture inavouable ?

J’assume tout ce que je lis. Je suis copain avec Guillaume Musso. Il ne fait pas l’effort d’être Chateaubriand mais j’apprécie et ne me cache pas pour le lire.

Le meilleur conseil de lecture qu’on vous ait donné ?

Une amie m’a fait découvrir Christian Bobin. Avec Prisonnier au berceau, je suis tombé sur un chef-d’œuvre.

Un vers que vous pourriez connaître par coeur ?

Je pourrais déclamer La chanson du mal-aimé d’Apollinaire. Dans À la lumière d’hiver, de Philippe Jaccottet. il y a un octosyllabe bouleversant qui évoque la mort de son maître : « La terre qui nous portait tremble. »

Le livre que vous aimeriez avoir écrit ?

La cuisine paléolithique de Joseph Delteil ! J’aurais adoré écrire ce bouquin joyeux, énergique et spontané.

Un livre qui vous donne envie d’espérer ?

Tous les livres de Cioran me donnent envie d’espérer. Après le passage de ce déblayeur d’illusions, on voit mieux vers où aller.

Le livre que vous lirez encore à 100 ans ?

Probablement le Journal de Jules Renard. J’aime beaucoup l’épanchement de cet hypersensible tiraillé entre l’envie de réussir et la lassitude face aux guignolades.

Recueilli par Magali Michel – Panorama 552 – juin 2018

Avec l’aimable autorisation de la rédaction de Panorama

(Photo Sandrine Roudeix)

  • Share Via:

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués *

Vous pouvez utiliser ces <abbr title = "HyperText Markup Language"> HTML </ abbr> balises et attributs: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

*