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Rencontre avec Elisabeth Martin-Lebrun, présidente de l’UEA

Vous avez été élue présidente de l’Université Européenne Assomptionniste (UEA). Depuis quand connaissez-vous cette association ?

J’ai été élu présidente de l’UEA lors de l’assemblée générale du 3 décembre 2016. C’est au cours du dernier événement, qui a eu lieu à Paris sur le thème : « les aventuriers de la foi », que j’ai répondu à la demande de Marie-Ange Tremblay. Elle venait d’annoncer qu’elle quittait la fonction de présidente qu’elle assurait depuis la création de l’association.

J’ai connu l’UEA en 2008 lorsque Jacques Nieuviarts, prêtre assomptionniste, m’a invité aux rencontres de Valpré sur le thème : « Aux frontière de l’humain : Neuroscience, Société et Foi ».

Ce qui m’a le plus marqué lors de cette première université à laquelle j’ai assisté, c’était la possibilité d’entendre des personnalités qui intervenaient avec une grande profondeur d’esprit et une fine analyse de leur vie (avec ou sans dimension spirituelle) et des orateurs très engagés dans la vie quotidienne auprès de personnes démunies ou en souffrance ou en questionnement.

Cette richesse intellectuelle couplée au partage d’expériences humaines profondes a laissé une empreinte forte dans ma vie. J’ai ressenti beaucoup de plaisir tout au long de ces journées car j’ai eu l’impression d’être nourrie dans mes réflexions à la fois sur ma vie personnelle et sur mon travail de pédiatre. Voir le sourire de Robert Migliorini, heureux de la réussite de ces journées, m’a donné envie de lui donner « un coup de main » pour la préparation des universités suivantes.

Depuis cette date, je me suis investie dans la vie de l’UEA et j’ai participé à l’organisation des événements suivants, appréciant chaque fois ces temps de partage et de réflexions dans une ambiance chaleureuse de fraternité féconde.

D’un point de vue pratique, nous avons fait le constat au fil du temps que la formule qui avait été très pertinente à un moment donné (4 jours à Valpré à la fin du mois d’août) ne correspondait plus aux attentes des laïcs proches de l’Assomption. Nous l’avons donc modifié en 2016 pour proposer 3 jours sur Paris, hébergés dans les communautés assomptionnistes et accueillis dans des lieux animés par la congrégation : le siège social du groupe de presse Bayard, le forum 104 et la chapelle Notre Dames des Anges.

Je ne fais pas partie des laïcs proches de l’Assomption mais je connais les assomptionnistes depuis 40 ans. J’ai rencontré Michel Kubler et Jacques Nieuviarts lors d’un pèlerinage à Lourdes : ils animaient le Pélé-Jeunes et j‘étais médecin du train des marseillais. J’avais apprécié l’ouverture d’esprit et l’engagement spirituel de ces deux prêtres qui savaient chacun à leur façon entrer en contact de façon très chaleureuse et simple avec nous. Nous sommes ainsi devenus amis et nos rencontres ont jalonné nos vies.

Quels sont les objectifs de l’association pour les années à venir ?

Longtemps orientée vers un public à la fois assomptionniste (ensemble des familles de l’Assomption) et de professionnels engagés au sein de la société, sous la forme de sessions de 3 à 5 jours l’été à Valpré, l’association UEA a expérimenté de nouvelles formules :

  • des journées en régions : Marseille en 2011, Strasbourg en 2015 ;

  • une université de trois jours sur le thème « Les aventuriers de la foi » à Paris, en mai 2016, en partenariat avec Bayard et le Forum 104 : un premier temps dans les locaux de Bayard, un second temps au 104 rue de Vaugirard, lieu d’accueil et d’ouverture sur d’autres spiritualités, enfin une journée dans le cadre de la chapelle Notre Dame des Anges ; la synergie des différents lieux assomptionnistes visible à cette occasion semble prometteuse pour l’avenir ;

  • une présence affirmée sur les médias sociaux, grâce au partenariat avec Noé3.0 : pour une plus grande visibilité en tant que catholiques impliqués dans la vie de la société actuelle, mais aussi et surtout auprès des jeunes dont c’est un moyen de communication banalisé.

Les évènements récents ont été bien reçus et l’affluence satisfaisante, le renouvellement du public demandant à être développé. L’organisation, qui est fondée sur une collaboration étroite entre laïcs et religieux est une réalité, même si une plus grande présence de religieux y est attendue. Le rôle de l’Université Européenne Assomptionniste est donc conforté tant pour la conception (mise en musique des idées en répartissant les temps d’apports intellectuels, les forums de partages d’expression et les ateliers pratiques, mobilisation d’acteurs du monde contemporain, et compétence logistique) que pour le retour d’expérience et la capitalisation des thématiques, surtout tournées vers le spirituel et les champs éthiques.

Des orientations sont d’ores et déjà proposées pour continuer à faire fructifier cette œuvre pionnière de travail en commun laïcs-religieux : développer des actions en direction des jeunes, exploiter les contributions des universités passées, continuer à mettre à disposition des éléments de formation sur la toile et organiser des sessions thématiques. Très récemment, le site Internet renouvelé, investi depuis longtemps par de jeunes adultes laïcs proches de l’Assomption assurant la relève pour les prochaines générations.

Nos projets sont orientés dans plusieurs directions :

L’UEA doit être présente sur les médias sociaux, car nous vivons dans un monde de réseaux où la multiplication des interconnexions donne toute sa richesse au message apporté. A ce titre, nous voulons développer le site de l’UEA et continuer à investir les médias sociaux afin que la « passion des assomptionnistes : « Adveniat regnum tuum – Que ton règne vienne » rayonne sur la toile.

Nous pensons que notre mission de formation passe aujourd’hui par des formules plus variées qu’auparavant, au nombre de trois :

  • organiser des rencontres annuelles de trois jours, confortant l’expérience de 2016 et dans la ligne des universités de Valpré, comprenant une journée à Bayard, une journée au Forum 104, une journée à Notre Dame des Anges, car ce sont des temps de grande richesse intellectuelle et humaine => Prochaine université sur le thème de « L’intériorité » prévue au printemps 2018 ;

  • proposer des journées spécifiques pour les jeunes adultes => deux projets sont en cours de réalisation sur Paris et Lyon à l’automne 2017, conçues avec des Assomptionnistes en charge de l’animation de foyers d’étudiants ou d’aumôneries ;

  • développer notre présence sur le web et concevoir des « kits de formation » à partir des contributions des universités passées (sur les thèmes de l’Humain, la Bible et la Méditerranée) => des groupes de travail sont constitués pour lancer ces actions dès 2017 ;

Pour ancrer notre engagement dans l’œcuménisme, point fort de la tradition assomptionniste, une prochaine UEA est prévue au printemps 2019, dans le sillage des 500 ans de la Réforme de Luther.

Ces objectifs essaient de répondre à la mission que nous a confiée le chapitre en juillet 2017 : mission de formation en direction des laïcs mais aussi des religieux, des personnes proches de l’Assomption mais aussi des jeunes.

Nous avons commencé à investir les médias sociaux afin de toucher un public plus large et plus varié. Lors de nos dernières rencontres, nous avons pu constater avec plaisir que cela répondait à une attente parmi les jeunes : d’abord pour les jeunes qui ont assuré le relais sur les médias sociaux et qui était assez nombreux dans le groupe animé par Noé 3.0, mais aussi par le nombre de personnes qui nous ont suivi tout au long de la journée par internet.

Les jeunes attendent de leurs aînés un engagement net et franc dans la vie publique.

J’ai connu les mouvements de jeunes chrétiens lorsque nous allions de rassemblements en rassemblements (Taizé, Lourdes, La Trivalle pour les scouts ..). Nous nous retrouvions régulièrement mais notre engagement dans la société était discret comme peut l’être le sel de la terre. Notre foi s’exprimait dans la sphère privée même si elle inspirait notre vie professionnelle.

L’évolution sociétale des derniers temps montre que cette période est révolue.

Les jeunes comme les moins jeunes ont besoin que nous témoignions de notre foi au grand jour, dans le respect de l’autre et en toute simplicité.

Nous devons donc partager ce qui nous paraît essentiel dans le message du Christ.

Pour ma part, j’ai fait miennes les aspirations des assomptionnistes :

Que ton règne vienne. Maintenant, au quotidien, pour qu’il advienne dans le futur.

Le père d’Alzon (fondateur de la congrégation des Augustiniens de l’Assomption) a dit une phrase qui résonne en moi :

Il ne suffit pas qu’un homme soit né, il lui faut un chemin d’humanité.

Le chemin est accidenté et rien n’est jamais acquis. L’humanité ne s’apprend ni dans les livres ni sur internet. Les intuitions du père d’Alzon me semblent justes : s’appuyer sur la réflexion et le discernement tout en s’ engageant au quotidien dans la relation à l’autre, quel qu’il soit.

Le père d’Alzon était également très attaché à l’unité au sein de l’Église. C’est une dimension fondamentale actuellement où la confrontation avec des personnes de cultures ou de religions différentes est synonyme d’affrontement.

Nous avons un message à porter et nous devons témoigner de notre espérance.

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